GeorgeSAND - Lettre autographe signĂ©e sur les journĂ©es sanglantes de juin 1848. Pro Pro Pro. 950,00 EUR + 20,00 EUR livraison + 20,00 EUR livraison + 20,00 EUR livraison. Informations sur la photo. Image non disponible. Vous en avez un Ă  vendre ? Vendez le vĂŽtre. Achetez en toute confiance. Garantie client eBay. Obtenez un remboursement si vous ne recevez pas l'objet que Enpoursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies nĂ©cessaires Ă  la rĂ©alisation de statistiques et d'Ă©tudes d'usages.En savoir plus. Catalogue collectif de France. Mon compte CCFr. Code Code. Se connecter Mot de passe oubliĂ© ? CrĂ©er un compte Mon compte CCFr. À propos ; ActualitĂ©s; Contact LaderniĂšre lettre Ă©crite par George Sand Ă  Chopin, lettre publiĂ©e par Mme Aurore Sand, dans la revue Hommes et Mondes de mars 1949, ne porte que cette sommaire indication de date : mardi. FrĂšreaĂźnĂ© d’Alphonse Daudet, il se consacre tout d’abord au commerce selon le souhait de sa famille. Voulant devenir Ă©crivain, il finit par aller Ă  Paris et commence Ă  contribuer Ă  divers journaux parisiens et de province. ParallĂšlement, il entre comme secrĂ©taire-rĂ©dacteur au SĂ©nat. Il publie une trentaine de romans et collabore Ă  de nombreux journaux, souvent sous Lefonds George Sand BibliothĂšque de l Institut de France Le vicomte de Lovenjoul resta en relation avec la famille de G.Sand, son fils Maurice, . PrĂ©cĂ©dant de peu la publication des lettres de Sand Ă  Alfred de Musset que NĂ© en 1822, Aucante avait Ă©tĂ© l'homme d'affaires de George Sand qui lui /files cUPI. J’ai Ă©crit Ă  tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lĂšve tard et je n’aime pas trop Ă  ĂȘtre entourĂ©e de monde quand je passe ma chemise », prĂ©vient George Sand Correspondance, 1837. À Nohant, elle avait Ă  une Ă©poque pris l’habitude de s’installer dans l’ancien boudoir de sa grand-mĂšre, au rez-de-chaussĂ©e parce qu’il n’y avait qu’une porte et que ce n’était un passage pour personne, sous aucun prĂ©texte que ce fut, justifie-t-elle dans Histoire de ma vie. Mes deux enfants Maurice, 1823-1860 et Solange, 1828-1899, NDLR occupaient la grande chambre attenante. Je les entendais respirer et je pouvais veiller sans troubler leur sommeil [
] Je faisais mon bureau d’une armoire qui s’ouvrait en maniĂšre de secrĂ©taire. » L’endroit Ă©tait petit, exigu, mais elle pouvait y noircir le papier Ă  son aise. J’ai Ă©crit Ă  tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lĂšve tard et je n’aime pas trop Ă  ĂȘtre entourĂ©e de monde quand je passe ma chemise » George Sand En dĂ©pit – ou Ă  cause – de ses habitudes de travail nocturne, George Sand Ă©tait une hĂŽtesse accomodante, aimant Ă  recevoir dans cette maison hĂ©ritĂ© de sa grand-mĂšre et dont son divorce, en 1836, lui a enfin laissĂ© la pleine propriĂ©tĂ©. Pourtant, le Berry semble bien loin, vu de Paris. Voyons, un peu de courage, Ă©crit-elle Ă  son ami Gustave Flaubert Correspondance, 1867. On part de Paris Ă  9 heures et quart du matin, on arrive Ă  4 Ă  ChĂąteauroux, on trouve ma voiture et on est ici Ă  6 pour dĂźner. Ce n’est pas le diable, on vit entre soi comme de bons ours?; on ne s’habille pas, on ne se gĂȘne pas et on s’aime bien. Dis oui. » Comme lui, de nombreux artistes seront reçus Ă  Nohant au fil des annĂ©es, d’EugĂšne Delacroix Ă  HonorĂ© de Balzac, de ThĂ©ophile Gauthier Ă  Ivan Tourgueniev, en passant par Franz Liszt et Marie d’Agoult, qui prĂ©senteront FrĂ©dĂ©ric Chopin Ă  George Sand. Les journĂ©es s’organisent simplement. Le matin, pendant que la maĂźtresse de maison dort, chacun vaque Ă  ses occupations. On se retrouve en fin de journĂ©e pour le dĂźner et les divertissements. Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idĂ©es de sorties et d'activitĂ©s dans votre rĂ©gion. Auguste Charpentier a sĂ©journĂ© Ă  Nohant en 1838 et y a rĂ©alisĂ© ce portrait de George Sand, dont l'original se trouve Ă  Paris. On mĂšne ici l’existence la plus heureuse et la plus libre possible », commente en 1838 le jeune peintre Auguste Charpentier. Lors de ce sĂ©jour Ă  Nohant, il rĂ©alise le trĂšs beau portrait dont une copie trĂŽne aujourd’hui dans le salon de la maison. De George Sand, il Ă©crit Ă  sa tante, avec enthousiasme, que c’est la plus admirable tĂȘte que l’on puisse voir, et je ne suis pas encore revenu de ma premiĂšre impression. Je commence son portrait demain seulement, j’ai voulu avant passer une journĂ©e pour Ă©tudier son admirable personne. » L’original du tableau se trouve au musĂ©e de la Vie Romantique, Ă  Paris. La maison Pleyel envoyait un piano chaque Ă©tĂ© pour Chopin Venu en 1842 se reposer Ă  Nohant, le peintre EugĂšne Delacroix 1798-1863, lui, est saisi par l’inspiration lors d’une promenade, en voyant une vieille fermiĂšre et sa petite-fille. J’ai pu les regarder tout Ă  mon aise derriĂšre un buisson oĂč elles ne me voyaient pas, raconte-t-il. La vieille avait une main posĂ©e sur l’épaule de l’enfant, qui prenait attentivement une leçon de lecture. » Il offre le tableau, intitulĂ© L’Éducation de la Vierge, Ă  George Sand. On peut aujourd’hui le voir au musĂ©e EugĂšne-Delacroix, Ă  Paris. Une copie, rĂ©alisĂ©e par Maurice Sand, fut accrochĂ©e dans l’église Sainte-Anne de Nohant. L'Education de la Vierge, d'EugĂšne Delacroix. C’est aussi Ă  EugĂšne Delacroix que l’on doit le double portrait de Sand Ă©coutant Chopin au piano, rĂ©alisĂ© au dĂ©but de leur liaison, en 1838. Entre 1839 et 1846, le compositeur passera sept Ă©tĂ©s Ă  Nohant. À chacun de ses sĂ©jours, la maison Pleyel fait livrer un piano, et le rĂ©cupĂšre la saison finie. C’est lĂ , derriĂšre les portes capitonnĂ©es de sa grande chambre, Ă  l’étage, que vont naĂźtre de nombreuse Ɠuvres et chefs-d’Ɠuvre. Tous les ans, aux mois de juin et juillet, le Nohant festival Chopin rappelle le souvenir de ces Ă©tĂ©s dĂ©diĂ©s Ă  la musique, en donnant Ă  entendre des pianistes connus et de jeunes talents. Venu au dĂ©part pour rĂ©aliser les bustes de George Sand et de sa fille, en 1847, le sculpteur Auguste ClĂ©singer tombe amoureux de Solange et l’épouse, au grand dam de sa mĂšre. Lorsqu’une grosse dispute Ă©clate entre le couple et sa compagne, quelques mois plus tard, FrĂ©dĂ©ric Chopin prend le parti de Solange. AprĂšs avoir coupĂ© les ponts avec sa fille, George Sand rompt avec lui. Elle retrouve l’amour fin 1849, lorsque son fils, Maurice, lui prĂ©sente un ami graveur et auteur dramatique, Alexandre Manceau. Il a trente-deux ans, elle, quarante-cinq. Il sera son dernier amour et ils resteront ensemble jusqu’à la mort de Manceau, en 1865. Quelque temps avant leur rencontre, on avait commencĂ© Ă  faire du théùtre dans le salon de Nohant. Rapidement, ce loisir a pris de la place et George Sand a voulu le doter d’un lieu adaptĂ©. Restauration du théùtre du domaine de George Sand, maison de George Sand Ă  Nohant-Vic dans l'Indre, dĂ©cors de serre, patrimoine, le 04-02-22 Ă  Nohant Vic, photos Pierrick Delobelle Un vrai théùtre au rez-de-chaussĂ©e de la maison C’est ainsi qu’est nĂ© le théùtre amĂ©nagĂ© au rez-de-chaussĂ©e de la maison. Comme Maurice, Auguste Manceau s’est beaucoup investi dans cette activitĂ©, montant sur scĂšne, aidant Ă  la confection des dĂ©cors
 Entre 1846 et 1861, 150 piĂšces ont Ă©tĂ© jouĂ©es dans le théùtre, qui pouvait accueillir une soixantaine de spectateurs. Il vient d’ĂȘtre restaurĂ© et habillĂ© d’un dĂ©cor de serre, celui-lĂ  mĂȘme utilisĂ© lors de la derniĂšre reprĂ©sentation théùtrale donnĂ©e Ă  Nohant, en 1863 Datura Fabiosa, une piĂšce inspirĂ©e Ă  George Sand par un conte d’Hoffmann. Pratique. La domaine de George Sand est ouvert tous les jours de 9h30 Ă  13 heures et de 14 heures Ă  18h30. Parcours littĂ©raire Ă  la dĂ©couverte du jardin au travers de textes de George Sand sur le thĂšme des arbres. À partir de ces textes, tous les mercredis, jeu de piste en famille livret Ă  demander Ă  la boutique. Visite commentĂ©e uniquement de la maison Ă  10h15, 11h15, 14h30, 15h30, 16h30, 17h30. Tarif 8 euros; gratuit pour les moins de 18 ans. Renseignements au ; Quelques repĂšres historiques Biographie Famille. Elle est nĂ©e Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, le 1er juillet 1804, Ă  Paris, de Maurice Dupin de Francueil et de Sophie-Victoire Delaborde. AprĂšs la mort de son pĂšre, le 18 septembre 1808, elle passe son enfance Ă  Nohant auprĂšs de sa grand-mĂšre, Marie-Aurore Dupin de Francueil, petite-fille du marĂ©chal de Saxe, dĂ©cĂ©dĂ©e le 26 dĂ©cembre 1821. ESTIVITES le Cher littĂ©raire, reportage Ă  la maison de George Sand Ă  Nohant-Vic, Ă©crivaine, romanciĂšre, dramaturge, Aurore Dupin, famille Sand, le 08-07-19 au chĂąteau de Nohant, photos Pierrick Delobelle Elle conservera toute sa vie un fort attachement Ă  la demeure familiale, Ă  la nature, au Berry, cadre de plusieurs de ses romans, et Ă  ses habitants. Mariage. Elle Ă©pouse François Casimir Dudevant, avocat Ă  la cour royale, Ă  Paris, le 17 septembre 1822. Ce mariage la libĂšre de la tutelle de sa mĂšre, mais n’ouvre pas pour autant les portes de la libertĂ© Ă  la nouvelle baronne Dudevant. TrĂšs vite, les Ă©poux se dĂ©chirent. Le 16 fĂ©vrier 1836, aprĂšs une longue procĂ©dure menĂ©e par l’avocat Michel de Bourges pseudonyme de Louis Michel, leur sĂ©paration est prononcĂ©e en sa faveur par le tribunal de La ChĂątre. Pour ma part, j’aimerais mieux passer le reste de ma vie dans un cachot que de me remarier Enfants et petits-enfants. Aurore et Casimir auront deux enfants Maurice, nĂ© le 30 juin 1823 Ă  Paris, mort le 4 septembre 1889 Ă  Nohant-Vic, et Solange, nĂ©e le 13 septembre 1828 Ă  Nohant-Vic, morte le 17 mars 1899 Ă  Paris. Le 17 mai 1862, Ă  Nohant-Vic, Maurice Ă©pouse Marceline Claudine Augustine, dite Lina » 1842-1901. Le couple aura trois enfants Marc-Antoine 1863-1864, Aurore 1866-1961 et Gabrielle 1868-1909. Les deux sƓurs n’ont pas d’enfants, mais Aurore adopte en 1958 son filleul, l’architecte Georges-AndrĂ© Smeets 1911-1970, mariĂ© Ă  Christiane Étave dite Christiane Sand 1927-2018. Deux filles naĂźtront de l’union de Solange avec le sculpteur Auguste ClĂ©singer 1814-1883, cĂ©lĂ©brĂ©e le 19 mai 1847 Ă  Nohant-Vic. La premiĂšre ne survit que quelques semaines?; la deuxiĂšme, surnommĂ©e Nini », nĂ©e le 10 mai 1849, dĂ©cĂšde le 14 janvier 1855. D’Aurore Ă  George Pseudonyme. En 1831, Aurore coĂ©crit Rose et Blanche avec Jules Sandeau. Le roman est signĂ© Jules Sand. L’annĂ©e suivante, lorsqu’elle rĂ©dige, seule, Indiana, son Ă©diteur l’incite Ă  conserver le nom de Sand. Le nom est tout pour la vente », commente-t-elle. Il lui faut un autre prĂ©nom, rien qu’à elle Je pris vite et sans chercher celui de George qui me paraissait synonyme de Berrichon ». Un prĂ©nom qu’elle va adopter dans la vie courante. Appelez-moi George au masculin - c’est une maladie que j’ai de ne pouvoir entendre, ni lire, l’ancien nom. Costume d’homme. C’est Ă  Paris qu’Aurore prend l’habitude de s’habiller en homme, par mesure d’économie, sur les conseils de sa mĂšre. Ayant Ă©tĂ© habillĂ©e en garçon durant toute mon enfance, ayant ensuite chassĂ© en blouse et en guĂȘtres, je ne me retrouvai pas Ă©tonnĂ©e du tout de reprendre ce costume, Ă©crit-elle dans Histoire de ma vie. [
] Je me fis donc faire une redingote-guĂ©rite en gros drap gris, pantalon et gilet pareils. Avec un chapeau gris et une grosse cravate de laine, j’étais absolument un petit Ă©tudiant de premiĂšre annĂ©e. Je ne peux pas dire quel plaisir me firent mes bottes j’aurais volontiers dormi avec [
] Je voltigeais d’un bout de Paris Ă  l’autre [
] mes vĂȘtements ne craignaient rien. Je courais par tous les temps, je revenais Ă  toutes les heures, j’allais au parterre de tous les théùtres. » L’Ɠuvre littĂ©raire. Au cours de sa vie, George Sand a Ă©crit quatre-vingts romans et nouvelles, sans compter des piĂšces de théùtre, des contes, des articles de journaux
 Sa correspondance, Ă©ditĂ©e en vingt-cinq volumes, est riche de vingt mille lettres, d’une vingtaine de pages chacune. Ses Ă©crits autobiographiques ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s par la PlĂ©iade en 1970-1971, mais il a fallu attendre 2019 pour que quinze de ses romans, parmi lesquels la Mare au diable, Indiana, La petite Fadette, François le Champi
 entrent au catalogue. Martine Pesez Les Amis de Flaubert – AnnĂ©e 1959 – Bulletin n° 15 – Page 9 George Sand et Gustave Flaubert DĂšs mars 1839, nous rencontrons, dans la Correspondance, le nom de George Sand dans une lettre qu’adressait Flaubert Ă  Ernest Chevalier Tu me dis que tu as de l’admiration pour George Sand, je la partage bien et avec la mĂȘme rĂ©ticence. J’ai lu peu de choses aussi belles que Jacques. Parles-en Ă  Alfred Le Poittevin ». Mais c’est seulement en 1863 qu’ils font connaissance Ă  l’un des dĂźners Magny oĂč Dumas fils et Sainte-Beuve les prĂ©sentĂšrent l’un Ă  l’autre. Et tout de suite une correspondance intĂ©ressante va s’échanger qui traitera surtout de leurs travaux rĂ©ciproques, de leurs rĂ©flexions, de la diffĂ©rence — trĂšs marquĂ©e — entre leurs points de vue ; correspondance exempte de toute dissimulation, de toute coquetterie Pas de vraie amitiĂ© sans libertĂ© absolue », lui Ă©crira-t-elle. N’a-t-on pas dit, par ailleurs, que sa devise, Ă  elle, semble avoir Ă©tĂ© Je veux que l’on soit femme » et qu’en toute rencontre Le fond de notre cƓur en nos discours se montre ». Or, le cƓur de George Sand Ă©tait infiniment bon et c’est ce qui attendrira Flaubert, comme d’autres l’avaient Ă©tĂ© avant lui. Ne lui Ă©crivait-elle pas, le 10 fĂ©vrier 1863 
ce qu’il y a de meilleur est dans la tĂȘte pour comprendre et dans le cƓur pour apprĂ©cier ». La grande cantatrice Pauline Viardot dira plus tard que son illustre amie Ă©tait mĂ©connue, en ce sens qu’on a parlĂ© de ses Ɠuvres, mais insuffisamment de sa bontĂ©. En 1863, George Sand avait 59 ans et Flaubert 42. Elle avait dĂ©butĂ© dans le roman en 1831 par Rose et Blanche — on remarquera qu’elle affectionnait les prĂ©noms ; souvent ils serviront de titre Ă  ses ouvrages — Ă©crit en collaboration avec Jules Sandeau et signĂ© Jules Sand. Mais, six mois plus tard, elle publiait, seule, Indiana, signĂ© cette fois du pseudonyme qu’elle allait immortaliser — que suivirent immĂ©diatement Valentine, LĂ©lia, Jacques, AndrĂ©, Simon, Mauprat, Les Sept Cordes de la Lyre, Consuelo, Jeanne, Horace, Le Meunier d’Angibault, La Mare au Diable 1, Lucrezia Floriani, Le PĂ©chĂ© de M. Antoine, La Petite Fadette, François le Champi, Adriani, Narcisse, Jean de la Roche, etc., etc., indĂ©pendamment de nombreuses piĂšces de théùtre. Elle n’était donc pas seulement cĂ©lĂšbre dans le monde entier Ă  cause de ses amours retentissantes et diverses. Il y avait — en 1863, toujours — une vingtaine d’annĂ©es qu’elle connaissait Michelet dont les idĂ©es diffĂ©raient autant des siennes qu’en diffĂ©raient celles de Flaubert ; Michelet qui trouvait d’Indiana le style admirable », mais la conduite mĂ©diocre, et, dans LĂ©lia, un mĂ©lange bizarre de mysticisme religieux, de hardi rationalisme, de sensualitĂ© et de fougue rĂ©volutionnaire
 » ; Michelet qui lui Ă©crivait, en mars 1857 
Toute parole qui tombe de votre plume, c’est l’immortalitĂ© » et, en dĂ©cembre de l’annĂ©e suivante 
vous ĂȘtes l’une des deux ou trois personnes auxquelles tient encore la gloire de la France ; Michelet, enfin, qui, dans la prĂ©face de L’Amour, a dit Le plus grand prosateur du siĂšcle est une femme Madame Sand ». Mais revenons Ă  la Correspondance. DĂšs leurs premiĂšres lettres on sent combien diffĂšrent leur façon de voir et de sentir. Le 2 fĂ©vrier 1863, George Sand rĂ©pond Ă  Flaubert qui lui a exposĂ© son invincible rĂ©pulsion Ă  mettre sur le papier quelque chose de son cƓur » 
Je ne comprends pas du tout, oh ! mais pas du tout. Moi, il me semble qu’on ne peut pas y mettre autre chose. Est-ce qu’on peut sĂ©parer son esprit de son cƓur ? est-ce que c’est quelque chose de diffĂ©rent ? est-ce que la sensation mĂȘme peut se limiter ? est-ce que l’ĂȘtre peut se scinder ? Enfin, ne pas se donner tout entier dans son Ɠuvre me paraĂźt aussi impossible que de pleurer avec autre chose que ses yeux et de penser avec autre chose que son cerveau
 ». Flaubert ayant manifestĂ© le dĂ©sir d’avoir le portrait de sa correspondante pour l’accrocher Ă  la muraille de mon cabinet, Ă  la campagne, oĂč je passe souvent de longs mois tout seul
 », elle lui rĂ©pond qu’elle choisira elle-mĂȘme ce qu’il y aura de plus prĂ©sentable lorsqu’elle ira Ă  Paris oĂč elle se rendait assez frĂ©quemment ; Merci de l’accueil que vous voulez bien faire Ă  ma figure insignifiante en elle-mĂȘme, comme vous savez bien
 ». Quelque temps aprĂšs, en effet, elle met Ă  la grande vitesse une bonne Ă©preuve du dessin de Couture et y joint une Ă©preuve photographique d’un dessin de Marchal, qui a Ă©tĂ© ressemblant aussi ; mais d’annĂ©e en annĂ©e on change. L’ñge donne sans cesse un autre caractĂšre Ă  la figure des gens et c’est pourquoi leurs portraits ne leur ressemblent pas longtemps ». Une lettre de Flaubert la remercie de cet envoi en ces termes Eh bien, je l’ai cette belle, chĂšre et illustre mine. Je vais lui faire un large cadre et la pendre Ă  mon mur pouvant dire comme M. de Talleyrand Ă  Louis-Philippe C’est le plus grand honneur qu’ait reçu ma maison » 
Des deux portraits, celui que j’aime le mieux, c’est le dessin de Couture ». Quiconque placera sous ses yeux ledit dessin ne s’étonnera nullement du choix de Flaubert. Il y a dans ce dessin, une rectitude, une noblesse, une majestĂ© toute romantique. Quant Ă  Marchal, continue Flaubert, il n’a vu en vous que la bonne femme », mais moi qui suis un vieux romantique, je retrouve dans l’autre la tĂȘte de l’auteur » qui m’a fait rĂȘver dans ma jeunesse
 ». Le 29 fĂ©vrier 1864 a lieu la premiĂšre reprĂ©sentation du Marquis de Villemer, Ă  l’OdĂ©on, piĂšce dont Dumas fils avait Ă©crit le scĂ©nario, le premier acte et la moitiĂ© du second, afin de venir en aide Ă  sa grande amie qui Ă©prouvait toujours des difficultĂ©s lorsqu’il s’agissait de faire dialoguer ses personnages ». À cĂŽtĂ© du chef de claque, ce personnage rituel, Ă  la troisiĂšme galerie, il y avait un bonhomme de haute carrure, aux longs cheveux, Ă  la face congestionnĂ©e qui tapait comme un sourd, encourageant les romains », de l’exemple, du geste et de voix, prenant tous les effets avec une rare perspicacitĂ©, les soulignant et n’en laissant passer aucun. Ce claqueur pas ordinaire, c’était tout naĂŻvement Gustave Flaubert 2. Vous avez Ă©tĂ© si bon et si sympathique pour moi, lui Ă©crivait George Sand quelques jours plus tard, Ă  la premiĂšre reprĂ©sentation de Villemer que je n’admire plus seulement votre admirable talent, je vous aime de tout mon cƓur ». Elle ne lui cache pas, dans une lettre du 12 aoĂ»t 1866, combien elle reconnaĂźt de qualitĂ©s et Ă  quel point elle l’admire 
De loin je peux vous dire combien je vous aime sans craindre de rebĂącher. Vous ĂȘtes un des rares » restĂ©s impressionnables, sincĂšres, amoureux de l’art, pas corrompus par l’ambition, pas grisĂ©s par le succĂšs. Enfin, vous avez toujours vingt ans par toutes sortes d’idĂ©es qui ont vieilli, Ă  ce que prĂ©tendent les sĂ©niles jeunes gens de ce temps-ci ». Deux mois plus tard, elle lui Ă©crit qu’elle serait enchantĂ©e d’avoir son impression Ă©crite sur la Bretagne ; moi, je n’ai rien vu assez pour en parler
 Pourquoi votre voyage est-il restĂ© inĂ©dit ? Vous ĂȘtes coquet » ; vous ne trouvez pas tout ce que vous faites digne d’ĂȘtre montrĂ©. C’est un tort. Tout ce qui est d’un maĂźtre est enseignement, et il ne faut pas craindre de montrer ses croquis et ses Ă©bauches. Je vous ai entendu dire Je n’écris que pour dix ou douze personnes ». J’ai protestĂ© intĂ©rieurement. Les douze personnes pour lesquelles on Ă©crit et qui vous apprĂ©cient, vous valent ou vous surpassent ; vous n’avez jamais eu besoin, vous de lire les onze autres pour ĂȘtre vous. Donc, on Ă©crit pour tout le monde, pour ce qui a besoin d’ĂȘtre initiĂ© ; quand on n’est pas compris, on se rĂ©signe et on recommence. Quand on l’est, on se rĂ©jouit et on continue. LĂ  est tout le secret de nos travaux persĂ©vĂ©rants et de notre amour de l’art Qu’est-ce que c’est que l’art sans les cƓurs et les esprits oĂč on le verse ? Un soleil qui ne projetterait pas de rayons et ne donnerait la vie Ă  rien
 Cent fois dans la vie, le bien que l’on fait ne paraĂźt servir Ă  rien d’immĂ©diat ; mais cela entretient quand mĂȘme la tradition du bien vouloir et du bien faire, sans laquelle tout pĂ©rirait
 ». Et elle continue de se peindre moralement dans ses superbes lettres Ă  Flaubert qui ne pourra s’empĂȘcher de lui Ă©crire Sous quelle constellation ĂȘtes-vous donc nĂ©e pour rĂ©unir dans votre personne des qualitĂ©s si diverses, si nombreuses et si rares ? ». Flaubert lui faisait part, comme aux autres intimes avec lesquels il correspond, de la difficultĂ© qu’il Ă©prouve Ă  composer ses textes, George Sand lui rĂ©pond Vous m’étonnez toujours avec votre travail pĂ©nible ; est-ce une coquetterie ? ça paraĂźt si peu ! Ce que je trouve difficile moi, c’est de choisir entre les mille combinaisons de l’action scĂ©nique qui peuvent varier Ă  l’infini, la situation nette et saisissante qui ne soit pas brutale ou forcĂ©e. Quant au style, j’en fais meilleur marchĂ© que vous
 ». Et l’auteur de Madame Bovary de rĂ©pondre 
Je ne suis pas du tout surpris que vous ne compreniez rien Ă  mes angoisses littĂ©raires ! Je n’y comprends rien moi-mĂȘme. Mais elles existent pourtant et violentes. Je ne sais plus comment il faut s’y prendre pour Ă©crire, et j’arrive Ă  exprimer la centiĂšme partie de mes idĂ©es, aprĂšs des tĂątonnements infinis. Pas primesautier, votre ami, non ! pas du tout ! ». En ce qui la concerne, elle, le vent joue dans sa vieille harpe, dit-elle, comme il lui plaĂźt d’en jouer. Il a ses hauts » et ses bas », ses grosses notes et ses dĂ©faillances » ; au fond, ça lui est Ă©gal, pourvu que l’émotion vienne
 Laissez donc le vent courir un peu dans vos cordes Moi je crois que vous prenez plus de peine qu’il n’en faut
 ». George Sand Ă©tait d’une activitĂ© Ă©tonnante. De BagnĂšres-de-Luchon, oĂč il s’est rendu, aprĂšs le dĂ©cĂšs de sa mĂšre, pour refaire un peu ses nerfs malades, Flaubert lui demande 12-7-72 ce qu’elle fait. Elle le lui dit le 19 du mĂȘme mois 
J’ai fait depuis Paris oĂč ils se sont rencontrĂ©s peu de temps auparavant un article sur Mademoiselle Flaugergues 3, qui paraĂźt dans lOpinion Nationale, avec un travail de ladite » ; un feuilleton pour le Temps surV. Hugo, Bouilhet, Leconte de Lisle et Pauline Viardot. J’ai fait un second conte fantastique pour la Revue des Deux Mondes, un conte pour les enfants. J’ai Ă©crit une centaine de lettres
 ». La paresse, qu’elle disait ĂȘtre la lĂšpre de son temps » n’était vraiment pas son fait. En dĂ©cembre 1872, Flaubert Ă©crit Ă  sa correspondante de Nohant 
Pourquoi publier par l’abominable temps qui court ! Est-ce pour gagner de l’argent ? Quelle dĂ©rision ! Comme si l’argent Ă©tait la rĂ©compense du travail ! et pouvait l’ĂȘtre ! Cela sera quand on aura dĂ©truit la spĂ©culation, d’ici lĂ , non ! Et puis comment mesurer le travail, comment estimer l’effort ? Reste donc la valeur commerciale de l’Ɠuvre, il faudrait pour cela supprimer tout intermĂ©diaire entre le producteur et l’acheteur, et quand mĂȘme, cette question en soi est insoluble. Car j’écris je parle d’un auteur qui se respecte non pour le lecteur d’aujourd’hui, mais pour tous les lecteurs qui pourront se prĂ©senter tant que la langue vivra. Ma marchandise ne peut donc ĂȘtre consommĂ©e maintenant, car elle n’est pas faite exclusivement pour mes contemporains. Pourquoi donc publier ? Est-ce pour ĂȘtre compris, applaudi ? Mais vous-mĂȘme vous », grand George Sand, vous avouez votre solitude
 ». L’auteur de la Petite Fadette lui rĂ©pond, quelques jours aprĂšs, assez longuement, notamment ces lignes qui voulaient ĂȘtre prophĂ©tiques 
Tu veux Ă©crire pour le temps. Moi, je crois que, dans cinquante ans, je serai parfaitement oubliĂ©e et peut-ĂȘtre durement mĂ©connue. C’est lĂ  la loi des choses qui ne sont pas de premier ordre, et je ne me suis jamais crue de premier ordre. Mon idĂ©e est plutĂŽt d’agir sur mes contemporains, ne fĂ»t-ce que sur quelques-uns, et de leur faire partager mon idĂ©e de douceur et de poĂ©sie
 ». On voit, par ces lignes, que la vanitĂ© n’était pas son fort. D’autre part, l’intĂ©rĂȘt Ă©veillĂ© par certaines de ses Ɠuvres est encore vivace et son souvenir loin de dĂ©serter la mĂ©moire des hommes. Elle eut pourtant pu tirer vanitĂ© des Ă©loges que lui prodiguĂšrent les plus illustres de ses contemporains. Nous connaissons ceux de Michelet et de Flaubert. Voici ceux de Victor Hugo. Ils ont leur prix mĂȘme si l’on tient compte de la courtoisie qui le poussait, aux compliments, surtout lorsqu’il s’adressait Ă  une femme. Voici ce qu’il lui avait Ă©crit le 8 fĂ©vrier 1870 
 Vous aurez dans l’avenir l’aurĂ©ole auguste de la femme qui a protĂ©gĂ© la Femme. Votre admirable Ɠuvre tout entiĂšre est un combat et ce qui est combat dans le prĂ©sent est la victoire dans l’avenir. Qui est avec le progrĂšs est avec la certitude. Ce qui attendrit lorsqu’on vous lit, c’est la sublimitĂ© de votre cƓur. Vous le dĂ©pensez tout entier en pensĂ©e, en philosophie, en sagesse, en raison, en enthousiasme. Aussi, quel puissant Ă©crivain vous ĂȘtes
 ». Flaubert reprend le sujet aprĂšs rĂ©ception de la lettre de George Sand 
Ne prenez pas au sĂ©rieux les exagĂ©rations de mon ire »  N’allez pas croire que je compte sur la postĂ©ritĂ© pour me venger de l’indiffĂ©rence de mes contemporains. J’ai voulu dire seulement ceci quand on ne s’adresse pas Ă  la foule, il est juste que la foule ne vous paie pas. C’est de l’économie politique. Or, je maintiens qu’une Ɠuvre d’art digne de ce nom et faite avec conscience ne peut se payer. Conclusion si l’artiste n’a pas de rentes, il doit crever de faim ! On trouve que l’écrivain, parce qu’il ne reçoit plus de pension des grands, est bien plus libre, plus noble. Toute sa noblesse sociale maintenant consiste Ă  ĂȘtre l’égal d’un Ă©picier
 ». Plusieurs longues lettres suivent dans lesquelles il traite de style, de composition ; elles sont du premier trimestre de l’annĂ©e 1876 et la derniĂšre expĂ©diĂ©e par George Sand Ă  Flaubert porte la date du 24 mars de cette mĂȘme annĂ©e. Il y est question des Rougon, de Zola, qui viennent de paraĂźtre, livre, dit-elle, qui est de grande valeur, un livre fort », comme tu dis, et digne d’ĂȘtre placĂ© au premier rang. Cela ne change rien Ă  ma maniĂšre de voir, que l’art doit ĂȘtre la recherche de la vĂ©ritĂ©, et que la vĂ©ritĂ© n’est pas que la peinture du mal ou du bien
 ». Le 8 juin suivant, elle s’éteignait dans sa soixante-douziĂšme annĂ©e. Flaubert vint Ă  ses obsĂšques, cela va sans dire et, comme bon nombre de ceux qui le coudoyaient, versa d’abondantes larmes. Dix jours plus tard, ayant reçu un mot de Maurice Sand, il lui rĂ©pondait 
Oui nous nous sommes compris lĂ -bas ! Et si je ne suis pas restĂ© plus longtemps, c’est que mes compagnons m’ont entraĂźnĂ©. Il m’a semblĂ© que j’enterrais ma mĂšre une seconde fois. Pauvre chĂšre grande femme ! Quel gĂ©nie et quel cƓur ! Mais rien ne lui a manquĂ©, ce n’est pas elle qu’il faut plaindre
 Et quand vous aurez Ă©tĂ© la rejoindre ; quand les arriĂšres petits-enfants de vos deux fillettes auront Ă©tĂ© la rejoindre eux-mĂȘmes, et qu’il ne sera plus question depuis longtemps des choses et des gens qui nous entourent — dans plusieurs siĂšcles — des cƓurs pareils aux nĂŽtres palpiteront par le sien ! On lira ses livres, c’est dire qu’on songera d’aprĂšs ses idĂ©es et qu’on aimera de son amour ! ». Ce magnifique panĂ©gyrique dictĂ© par un grand cƓur ne pouvait mieux convenir Ă  la femme et Ă  l’écrivain de grand cƓur que fut George Sand. Maurice Haloche. 1 Le 12 juin 1884 vente Bovet on adjugeait pour 105 francs la quittance 16 fĂ©vrier 1846 donnĂ©e par G. Sand Aur. Dupin Ă  ses Ă©diteurs Giroux et Vialat, d’une somme de francs pour son roman La Mare au Diable qui, disait Saint-Marc Girardin, fait partie des GĂ©orgiques » de la France ». 2 FĂ©lix Duquesnel. Souvenirs littĂ©raires, Paris, 1902. Nous ne doutons pas que Flaubert ait applaudi Ă  tout rompre. Mais n’y a-t-il pas lieu de penser que Duquesnel a brodĂ© » ? En effet l’auteur de Madame Bovary Ă©crit Ă  sa niĂšce, avant d’aller au spectacle 
Je vais ce soir Ă  la premiĂšre de la mĂšre Sand, dans la loge du Prince sic
 ». Mais il fut fortement Ă©mu ; Sand Ă©crivait Ă  ses enfants Flaubert Ă©tait Ă  cĂŽtĂ© de nous et pleurait comme une femme ». 3 Pauline de Flaugergues, poĂ©tesse qui vĂ©cut six ans avec Henri de La Touche qu’avait aimĂ©, avant elle, Marceline Desbordes Valmore. H. de La Touche Ă©tait mort en 1851 P. de Flaugergues vĂ©cut de son souvenir, uniquement Sur la force appuyĂ©e et la main dans la sienne J’ai marchĂ© sans effroi six ans dĂ©jĂ  passĂ©s. Que mon bras Ă  mon tour t’enlace et te soutienne Si la route, un moment, meurtrit tes pas lassĂ©s
 Les BruyĂšres », parues en 1854, contiennent des piĂšces dans lesquelles son cƓur de femme a fait entendre des notes d’un profond retentissement. Lettres retrouvĂ©es rassemble quatre cent cinquante-huit lettres inĂ©dites de George Sand, de 1825 c'est une jeune femme de vingt et un ans qui Ă©crit... Lire la suite 21,30 € Neuf Actuellement indisponible Lettres retrouvĂ©es rassemble quatre cent cinquante-huit lettres inĂ©dites de George Sand, de 1825 c'est une jeune femme de vingt et un ans qui Ă©crit Ă  sa mĂšre jusqu'en 1876, quelques mois avant sa mort. A cĂŽtĂ© d'inconnus, d'Ă©diteurs ou directeurs de revues, d'Ă©crivains, de comĂ©diens et directeurs de théùtre, d'amis et familiers ou de parents, on trouve bien des noms illustres, comme Liszt, Marie Dorval, Heine, Ledru-Rollin, Delacroix, Custine, Lamartine, EugĂšne Sue, les Dumas pĂšre et fils, Louis Blanc, Tourgueniev, Marie d'Agoult, etc., mais aussi sa mĂšre, sa fille Solange, son compagnon Manceau, ou son amie la cantatrice Pauline Viardot, Ă  qui elle explique longuement sa rupture avec Chopin. C'est un portrait attachant de George Sand qui se dessine Ă  travers ces lettres de toute une vie, depuis la jeune femme en butte aux rumeurs des bourgeois de La ChĂątre et la romanciĂšre dĂ©butante, jusqu'Ă  l'Ă©crivain illustre qui, Ă  la fin de sa vie, prĂ©pare l'Ă©dition de ses Ɠuvres complĂštes. On l'aura vue entre-temps gĂ©rer la maison et la terre de Nohant, planter son jardin, meubler ses divers domiciles, surveiller ses affaires, se passionner pour le théùtre, pour l'Ă©ducation du peuple. De nouveaux Ă©lĂ©ments sont donnĂ©s sur sa rupture avec Casimir Dudevant, son mari, sur ses liaisons avec Sandeau, MĂ©rimĂ©e, Musset, Chopin dont on lira une lettre inĂ©dite au retour de Majorque, sur ses relations difficiles avec sa fille, mais aussi son attachement Ă  sa famille et Ă  ses chĂšres petites-filles. Ces Lettres retrouvĂ©es sont autant de nouvelles touches qui apportent leur tribut Ă  la connaissance de la personnalitĂ© riche et complexe de George Sand. Date de parution 28/05/2004 Editeur Collection ISBN 2-07-077103-2 EAN 9782070771035 PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 494 pages Poids Kg Dimensions 14,0 cm × 22,5 cm × 3,1 cm Ces quatre cent cinquante-huit lettres inĂ©dites sont autant de nouvelles touches qui apportent leur tribut Ă  la connaissance de la personnalitĂ© riche et complexe de George Sand. RĂ©servĂ© aux abonnĂ©s PubliĂ© le 29/01/2021 Ă  0600 Olivier FrĂ©bourg. Mercure de France EXCLUSIF - Chaque semaine, Le Figaro Magazine publie une nouvelle inĂ©dite d’un Ă©crivain. C’est au tour d’Olivier FrĂ©bourg. Mon cher MaĂźtre, pourquoi ne commencerais-je pas l’annĂ©e 2021 en vous la souhaitant Ă  vous et aux vĂŽtres bonne et heureuse, accompagnĂ©e de plusieurs autres? C’est rococo mais ça me ce mois de janvier 2021, il fait un froid de chien Ă  Croisset. Il neige. Me voilĂ  revenu auprĂšs de mon feu, et bĂ»che moi-mĂȘme. Avec ce couvre-feu Ă  18 heures, j’ai l’impression de replonger au temps de l’occupation prussienne quand les garnisaires du prince de Mecklembourg salissaient la lire aussiGustave Flaubert, la fureur d’écrire un NoĂ«l avec George Sand Ă  NohantLes exigences de notre gouvernement sont insensĂ©es. On dit les nouvelles de Paris dĂ©plorables. CafĂ©s, restaurants, théùtres fermĂ©s, jeunesse en colĂšre prĂȘte Ă  faire la rĂ©volution. Il me semble que nous n’avons jamais Ă©tĂ© aussi bas. Moi qui ai Ă©tĂ© le premier confinĂ© de France, reclus dans ma taniĂšre Ă  travailler violemment, loin des charogneries contemporaines, je ne supporte plus de voir tous ces Rouennais masquĂ©s. Le masque, triomphe de l’uniformisation, plaĂźt au bourgeois. Ce rĂšgne de l’ordre sanitaire satisfait
 Cet article est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s. Il vous reste 79% Ă  sa libertĂ©, c’est cultiver sa Ă  lire votre article pour 0,99€ le premier mois DĂ©jĂ  abonnĂ© ? Connectez-vous 1Christine PlantĂ© nous a habituĂ©s Ă  des gĂ©nĂ©alogies inattendues et Ă  des regroupements familiaux insolites, sa petite sƓur de Balzac », dans la lignĂ©e de la sƓur de Shakespeare chĂšre Ă  Virginia Woolf, en est un exemple bien connu. Avec George Sand fils de Jean-Jacques, elle nous entraĂźne dans une histoire de filiation qui, cette fois, n’est pas de son invention mais s’inscrit dans l’histoire littĂ©raire du xixe siĂšcle et dans l’histoire personnelle de George Sand. Celle-ci s’est elle-mĂȘme qualifiĂ©e non de fille de Jean-Jacques » mais bien de fils de Jean-Jacques » et a consacrĂ© Ă  cette filiation tant intellectuelle qu’individuelle deux Ă©crits un article, À propos des Charmettes », paru dans la Revue des Deux Mondes, et un roman inachevĂ©, MĂ©moires de Jean Paille, tous deux datĂ©s de 1863 et reproduits ici. La prĂ©sentation en miroir des deux textes est particuliĂšrement Ă©clairante, car, outre le fait qu’elle souligne la multiplicitĂ© des Ă©critures de Sand, du documentaire journalistique Ă  la critique littĂ©raire et au rĂ©cit de fiction, elle permet de saisir une continuitĂ© complexe et mouvante dans la perception de Jean-Jacques par George Sand, surtout si l’on y ajoute l’article de 1841, Quelques rĂ©flexions sur Jean-Jacques Rousseau », rĂ©digĂ© dans une pĂ©riode d’engagement socialiste de la romanciĂšre et ajoutĂ© ici en annexe p. 207-227. 2Autour de ces deux textes, l’ouvrage, relativement bref 258 pages, se prĂ©sente comme un emboĂźtement d’écrits de statuts divers, avant-propos gĂ©nĂ©ral, introduction spĂ©cifique Ă  chacun des Ă©crits sandiens et annexes puisĂ©es dans la production critique de Sand et dans Histoire de ma vie. L’avant-propos de l’ouvrage s’avĂšre trĂšs pertinent dans la mesure oĂč, aprĂšs un rappel des liens de la famille avec Rousseau par le biais des grands-parents et surtout de la grand-mĂšre Dupin de Franceuil, il permet de souligner la place de Rousseau dans l’éducation, les lectures et l’éveil Ă  l’écriture de George Sand, mais aussi de retracer la perception des contemporains de Sand qui la saisissent comme une descendante littĂ©raire de Rousseau, voire comme une sorte de rĂ©incarnation » p. 10. Chaque introduction aux textes sandiens tente de contextualiser au plus prĂšs un rapport Ă  Rousseau fait de fidĂ©litĂ© Ă  l’auteur du Contrat social, Ă  l’homme qui portait l’humanitĂ© future dans ses entrailles », et de distance vis-Ă -vis du pĂšre indigne et mĂȘme de l’auteur des Confessions J’admire son livre mais je le dĂ©sapprouve comme une assez mauvaise action ». Mais elles s’interrogent aussi, avec beaucoup de justesse, sur le thĂšme de la continuitĂ© dans une Ă©poque coupĂ©e par la RĂ©volution française Inventer des histoires de fils de’ revient Ă  se demander quelle continuitĂ© est encore possible, et pensable, aprĂšs la RĂ©volution, dans l’histoire des individus, des familles et de la nation » p. 70. 3La seconde grande question mise en avant surtout dans l’introduction aux MĂ©moires de Jean Paille, fils supposĂ© de Jean-Jacques sur les traces des derniĂšres heures de son pĂšre Ă  Ermenonville, concerne le statut et la mise en Ɠuvre de la fiction qui repose sur un mĂ©canisme d’identification trĂšs conscient En dĂ©pit de l’apparente simplicitĂ© du rĂ©cit
 s’y superposent rĂ©alitĂ© historique et fiction, temps de Rousseau et temps de l’écriture » p. 48. L’introduction au second texte, À propos des Charmettes », relation d’une visite Ă  ce lieu de mĂ©moire faite en 1861, montre que, comme l’indique son titre A propos des Charmettes’, l’article ne s’en tient pas Ă  une description du lieu. Il propose une rĂ©flexion plus gĂ©nĂ©rale sur Rousseau et sur la dette multiforme que les contemporains devraient reconnaĂźtre Ă  son Ă©gard
 » p. 150. À la nuance prĂšs, qui ressort de la mise en perspective des deux textes sandiens, que l’auteure focalise davantage ici sur le biographique, sur l’homme Rousseau et sa conduite immorale comme pĂšre abandonnant ses enfants et peine Ă  concilier le pĂšre indigne et le pĂšre de la RĂ©volution ». Le thĂšme de la filiation reste prĂ©sent mais perd en force. Enfin, quelques digressions bienvenues soulignent combien l’éditrice des textes sait faire jaillir d’un simple thĂšme alors Ă  la mode toute une rĂ©flexion sur les valeurs et les dĂ©bats de fond de l’époque, qu’il s’agisse de celle de Rousseau ou de celle de George Sand, habilement mises en miroir. Il en est ainsi, quand le dernier sĂ©jour et la mort de Rousseau dans le parc d’Ermenonville tels que perçus par Sand nourrissent une belle rĂ©flexion Ă  propos des jardins et de l’art des jardins » p. 52-67, oĂč le jardin-paysage devient questionnement sur la filiation, la mort mais aussi sur la propriĂ©tĂ© – donc l’inĂ©galitĂ© – et les rapports nature-culture. Entre textes d’auteur, approches contextuelles et questionnements sans cesse renouvelĂ©s, George Sand fils de Jean-Jacques montre fort bien la diversitĂ© dans la continuitĂ© qui marque la lecture inter-gĂ©nĂ©rationelle de Rousseau par George Sand.

lettre de george sand Ă  son fils